L'abbaye est officiellement fondée le 25 mars 1201 par Constance, duchesse de Bretagne depuis 1166 en tant que fille et héritière de Conan IV ; veuve de Geoffroy Plantagenêt (fils aimé du roi Henri II d'Angleterre, duc de Normandie, comte d'Anjou et d'Aliénor, duchesse d'Aquitaine, comtesse du Poitou), elle est la mère d'Arthur destiné à devenir roi d'Angleterre et duc de Bretagne mais, héritier légitime, il est assassiné à Rouen en 1203 par ou sur ordre de son oncle Jean Sans Terre.
En troisièmes noces, Constance épouse Guy de Thouars ; le couple a deux filles ; l'aînée, Alix, en s'unissant à Pierre de Dreux, transmet la couronne ducale à une nouvelle dynastie qui s'achève avec Anne de Bretagne, deux fois reine de France.
Constance rend son âme à Dieu début septembre 1201. L'abbaye connaît des difficultés relatives à son lieu d'implantation. L'église de l'abbaye est enfin consacrée le 25 octobre 1223 en présence de tous les évêques bretons et de celui d'Angers.
Constance y repose ainsi que Guy de Thouars, leur fille Alix, Yolande, fille d'Alix et d'autres nobles. La nécropole ducale est recherchée par la noblesse locale : plusieurs membres des familles de Machecoul, du Chaffault, Briand Maillard et autres la choisissent pour ultime demeure.
Arbre généalogique de Constance
L'abbaye prospère grâce aux dons en argent et en terre, aux fermages ; elle a rang de seigneurie avec droit de justice, moulin, four, étang et droits en forêt de Touffou. A partir de 1540, elle passe entre les mains rapaces d'abbés commendataires, nommés par faveur royale et qui n'ont rien de religieux, ils passent seulement chercher leurs revenus. La communauté est spirituellement dirigée par un prieur. Les vocations se raréfient. En 1790 six moines demeurent dans l'abbaye.
La révolution entraîne sa destruction, l'abbaye étant transformée en champ de bataille. Achetée par le sieur Blanchard, greffier au tribunal de Nantes, elle devient résidence privée puis réaménagée en 1977, un hôtel-restaurant réputé.